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NICOLAS MOULIN AMAUROTE

Espace Camille Claudel

Placette Lafleur 80000 Amiens

8-21 décembre 2018 / 7 janvier-2 mars 2019

Lundi-vendredi 10h-18h / Samedi 10h-13h

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette exposition, première rétrospective rassemblant de nombreuses œuvres majeures de Nicolas Moulin, veut rendre compte de l’univers dystopique au sein duquel évolue l’artiste. Attentif à l’environnement architectural qui nous entoure et à sa possible démesure, son travail interroge l’usure des utopies modernistes et totalitaires à l’aune d’une monumentalité mise en abyme. Jouant avec les multiples déclinaisons de l’utopie, Nicolas Moulin met ainsi en scène une architecture implacable qui persiste malgré l’abandon dont elle semble faire l’objet. Il s’agit donc de déterminer, à travers le rappel de l’utopie originelle (Amaurote étant la capitale de l’Utopie de Thomas More), les lignes de force qui fondent sa recherche plastique, régulièrement réactivées comme s’il s’agissait de nous convaincre que ces arêtes de béton pouvaient être constitutives de notre passé et notre avenir. Comme si ces visions brutalistes étaient au fondement d’un territoire dystopique aux frontières mal définies s’élaborant autour d’une ville-brouillard insaisissable, à la vision d’une île proposée par Thomas More s’opposent ici des territoires lointains mais encore accessibles, images d’un univers mental que l’artiste nous propose de parcourir.

A l’image de son label musical (Grautag Records), les œuvres de Nicolas Moulin nous donnent à voir des jours gris où les vestiges d’utopies déchues n’en finissent pas d’imprégner le paysage. Archétypes rémanents, les fantômes architecturaux qui peuplent les compositions photographiques de Nicolas Moulin, par leur impassible monumentalité, nous enjoignent à attendre avec neutralité un dénouement incertain. A l’instar des auteurs de science-fiction, dont la lecture alimente son travail, Nicolas Moulin réussit ainsi à inscrire le futur dans le temps réel. Anticipant, accentuant des éléments constructifs issus de l’architecture brutaliste, il recompose un monde ayant fait l’expérience du chaos et comme en attente d’une énième secousse. L’architecture n’est plus un abri, un refuge, un moyen de guérir les maux d’une société en mutation, comme le désiraient les théoriciens du modernisme. C’est désormais une source d’angoisse, une « utopie noire » qui génère des environnements aux perspectives rudes et froides.  

L’architecture ne se limite pas à fournir un cadre dystopique au travail de Nicolas Moulin ; elle peut aussi se faire sculpture. Il s’agit alors de mettre en évidence le corps du bâti, ce squelette qui assure, par son réseau de conduites et de structures portantes, son existence. Radicales, ces visions écorchées libèrent l’architecture de son enveloppe. Pour la première fois dans le cadre de cette exposition, les deux plus grandes installations de Nicolas Moulin (Nocebau et Interlichtenstadt) seront confrontées au sein d’un même espace. La pauvreté des matériaux, associée à la rigueur de la composition, interroge alors la validité d’un bâtiment réduit à l’état d’ossature. Entre inachèvement et abandon, ces deux installations rendent compte de la persistance de l’architecture dans le paysage même lorsqu’elle a été privée de toute fonction par l’échec de l’idéal social dont elle était porteuse.

 

Barbara Denis-Morel

Commissaire de l’exposition

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